Les bombardiers de la Seconde Guerre Mondiale ont changé la météo !
Les bombardements des alliés au cours de la seconde Guerre Mondiale auraient influencé le climat en produisant d’énormes traînées au-dessus du sud-est de la Grande-Bretagne. L’étude d’un raid de 1944 permet de se rendre compte de la façon dont ces traînées changent les températures.
Roger Timmis, du Centre pour l’Environnement de Lancaster au Royaume-Uni, a réalisé que les bombardiers avaient pu, pendant la Seconde Guerre Mondiale, influencer le climat. Il s'en est rendu compte en entendant le témoignage d’une vieille dame à la radio. Celle-ci se rappelait avoir vu le ciel "devenir blanc de nuages" en temps de guerre quand les flottes de ces avions décollaient, rapporte NewScientist. Les traînées sont réputées influencer le climat. D’un côté, elles agissent comme des couvertures, empêchant la chaleur de s’élever. De l’autre, elles miroitent la lumière du soleil. Mais en général, les climatologues estiment qu’elles ont tendance à réchauffer la planète.
Les zones comparées mettent en évidence l’écart climatique
Dans les années 1940, le trafic aérien civil était réduit. De ce fait, les archives de l’US Army et de la British Royal Air Forces, ainsi que des archives de la météo permettent d’évaluer les conséquences des traînées. Grâce à ces documents, Timmis et Rob MacKenzie, de l’Université de Birmingham au Royaume-Uni, ont pu comparer les températures sous le vol d’un raid et celles à plusieurs kilomètres de là. La journée idéale était le 11 mai 1944, où le ciel était dégagé et assez d’humidité pour que les traînées de vapeur se forment. La zone où les avions se sont assemblés en formation était plus nuageuse et 0,8 degré Celcius plus frais qu’ailleurs.
David Lee, de l’Université Métropolitaine de Manchester, souligne que c’est "innovant d’utiliser des archives historiques" pour ces études. David Travis, de l’Université de Wisconsin-Whitewater, indique quant à lui que ce genre d’études est plutôt rare, puisque la plupart des observations sont faites d’après modélisation. Il estime que les études menées par MacKenzie pourraient changer la donne. Il avait précédemment découvert que les températures étaient changeantes après le 11 septembre, mais ne pouvait alors pas prouver que c’était dû aux avions.
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