Qualité de l’air : un bilan mitigé pour l’année 2010 !
La France compte 50 000 personnes atteintes d’une insuffisance respiratoire grave, environ 3,5 millions d’asthmatiques, et on estime que 30 % de la
population est touchée par une allergie respiratoire. Autant de raisons de surveiller avec attention la qualité de l’air de notre pays.
Dispositif de surveillance et polluants:
Le dispositif de surveillance de la qualité de l’air s’appuie sur près de 2200 analyseurs, sur des outils de modélisation et de prévision, ainsi que des
campagnes de mesures. Chaque année, un bilan de la qualité de l’air de l’année précédente est établie avec le Ministère de l’Ecologie, avec la contribution de l’Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (ADEME), de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS), à partir des données transmises par les associations agréées de surveillance de la
qualité de l’air (AASQA) à la BDQA (base de données nationale sur la qualité de l’air).
Les principaux polluants surveillés sont, en priorité, ceux réglementés par le code de l’environnement et les directives européennes : le dioxyde de soufre,
le dioxyde d’azote, les oxydes d’azote, l’ozone, les particules, le monoxyde de carbone, le benzène, le plomb, l’arsenic, le cadmium, le nickel, le mercure, et les
hydrocarbures.
Un constat 2010 mitigé:
Selon le communiqué officiel, le bilan 2010 de la qualité de l’air montre une tendance à la baisse des niveaux enregistrés pour plusieurs polluants, mais des
niveaux toujours inquiétants pour plusieurs d’entre eux, comme les particules. Les concentrations de particules fines ont légèrement diminué en 2010, mais 15 grandes agglomérations ont encore été
touchées par des dépassements. Le Ministère de l’Ecologie rappelle que la pollution aux particules serait à l’origine de 42 000 morts prématurés par an en France.
La situation reste également préoccupante en ce qui concerne le dioxyde d’azote, avec 24 agglomérations touchées par des dépassements de valeurs limites en
2010, contre 21 en 2009 et 18 en 2008.
4 épisodes majeurs de pollution en 2010:
- Février 2010 : les conditions anticycloniques et le froid vif qui a sévit en France au cours du mois de
février 2010 ont favorisé une accumulation de polluants, en particulier dans les Alpes-du-Nord où les activités industrielles sont importantes. Les besoins de chauffage ont également contribué à
l’accentuation des émissions de particules, avec des concentrations plus marquées dans la région Rhône-Alpes.
- Mars 2010 : les conditions de vent faible et d’ensoleillement durable au cours du mois de mars 2010,
associées à une période propice à la dispersion d’engrais par les agriculteurs, ont contribué à une stagnation importante d’ammoniac et de particules dans l’atmosphère.
- Avril 2010 : l’influence du panache de cendres issu de l’éruption du volcan islandais a été suivie par les
différents dispositifs de surveillance de l’air. Des niveaux inhabituels de dioxyde de souffre, d’aluminium, de titane et de fer ont été relevés dans
l’atmosphère. Leur impact aurait néanmoins été limité dans le temps (du 16 au 19 avril) et dans l’espace (essentiellement sur le Nord-Est de la France).
- Eté 2010 : les températures élevées, supérieures à la normale sur l’Est du pays, associées à la présence
d’un vaste anticyclone au-dessus de l’Europe, ont provoqué plusieurs épisodes de pollution au cours de l’été 2010. Les concentrations en ozone ont dépassé les seuils réglementaires à quatre
reprises : le 4 juin, du 23 juin au 4 juillet, du 7 au 13 juillet, et du 19 au 21 juillet. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Bassin Parisien, le Nord-Pas-de-Calais et l’Alsace ont été les
plus touchés.
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