L'Europe veut freiner les apprentis sorciers du climat !
CLIMAT - La géo-ingénierie n'a pas les faveurs du Parlement européen. Des projets tels que la fabrication de nuages sont déjà freinés en Europe...
Il n’y aura pas de parasol géant au dessus de l’Union européenne, ni de nuages artificiels: dans la position officiellement adoptée pour le sommet Rio+20 en juin prochain, les députés européens ont exprimé leur opposition aux projets de géo-ingénierie à grande échelle. En Grande-Bretagne, un projet d’injection de vapeur d’eau dans l’atmosphère pour créer des nuages bloquant les rayonnements du soleil a été reporté de six mois. La fin des apprentis sorciers du climat?
Vaporiser l’eau de mer dans l’atmosphère, une idée qui peut faire peur
Selon le magazine New Scientist, la décision de reporter le test qui devait avoir lieu près de Sculthorpe, dans l’Est de l’Angleterre, a été prise pour répondre à toutes les inquiétudes de la population au sujet des nuages artificiels. Le projet, développé par l’Université de Bristol, consisterait à fabriquer un nuage en pompant l’eau de mer et en la faisant passer dans un tuyau s’élevant à 1km d’altitude. Les particules de vapeur d’eau sont ensuite vaporisées dans l’atmosphère et bloquent les rayons du soleil.
Une manière artificielle de rafraîchir le climat qui laisse perplexes de nombreux experts. Une ONG canadienne a adressé le mois dernier une lettre au gouvernement britannique pour demander l’interdiction de ce genre d’expériences jusqu’à ce qu’un accord international ait été trouvé pour encadrer la géo-ingénierie. Fin 2010, lors du sommet de Nagoya sur la biodiversité, les participants avaient formellement demandé que tout projet pouvant avoir un impact sur les espèces vivantes fasse l’objet d’un moratoire. En juin, des spécialistes du Groupement intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) se sont réunis à Lima, au Pérou, pour débattre des dangers et des bénéfices de ces technologies.
Guérir le changement climatique plutôt que le prévenir
La position adoptée par le Parlement européen pourrait déboucher sur un projet d’accord international lors du sommet de Rio. Car ce n’est pas en Europe que la géo-ingénierie est la plus développée: en janvier dernier, des ingénieurs suisses ont réussi à faire tomber la pluie sur Abu Dhabi et la technique de l’ensemencement des nuages est pratiquée depuis des dizaines d’années. La Chine l’a notamment utilisée pour «vider» les nuages et éviter les averses sur les Jeux olympiques de Pékin en 2008.
Mais pour les associations écologistes, la géo-ingénierie est surtout «une façon pratique pour les pays du Nord d'esquiver leurs engagements de réduction» d’émissions de CO2, en choisissant de guérir plutôt que de prévenir le changement climatique. Et on ignore encore les conséquences de telles interventions humaines sur les mécanismes climatiques et sur la biodiversité.
Source: http://www.20minutes.fr/article/799660/europe-veut-freiner-apprentis-sorciers-climat
Pas de géo-ingénierie dans la stratosphère !
Alors que le Royaume-Uni s’apprête courant octobre à injecter des particules dans l’atmosphère pour réfléchir les rayons du soleil, une cinquantaine d’organisations demandent au gouvernement britannique et aux autorités compétentes d’intervenir pour empêcher cette expérience.
Selon Diana Bronson de l’ETC Group, organisation internationale engagée dans le suivi du développement des nouvelles technologies :
- « C’est un cheval de Troie. Notre objection n’est pas dans le fait qu’ils veulent pulvériser de l’eau, mais qu’ils préparent la technologie qui peut disperser des sulfates dans la stratosphère pour tenter de bloquer la lumière du soleil arrivant sur Terre. La « gestion du rayonnement solaire » (Solar Radiation Management en anglais), selon le terme désignant ce genre de techniques, pourrait avoir des conséquences dévastatrices : la modification des régimes de précipitations, menaçant l’approvisionnement alimentaire et la santé publique ; la destruction de la couche d’ozone et la diminution de l’efficacité de l’énergie solaire, ainsi que de nombreux autres impacts connus et inconnus ».
Les initiateurs de cet appel invitent toutes les organisations et personnes opposées à la réalisation de projets de géo-ingénierie en l’absence d’accord international à soutenir la lettre demandant le rejet du projet SPICE :
Suite de l'article: http://www.bastamag.net/article1790.htm
Climat et Géo-ingénierie : ne jouons pas les apprentis sorciers
CAP21, parti écologiste présidé par Corinne Lepage, eurodéputée, demande un moratoire sur l’ensemble des projets de géo-ingénierie visant à influencer le
climat.
En effet, des équipes de recherche britanniques développent actuellement un projet visant à injecter des sulfates dans la stratosphère en vue de créer un
écran solaire pour limiter le réchauffement climatique (projet Stratospheric Particle Injection for Climate Engineering) alors même que ces molécules jouent un rôle dans les processus de
désintégration de la couche d’ozone strastosphérique qui nous protège des rayonnements ultraviolets.
Une première phase d’expérimentation devrait être lancée dans les prochains mois pour en tester la faisabilité.
Pour Eric Delhaye, président délégué de CAP21, « il faut se méfier du mythe de la technologie qui nous protège de tout et arrêter de jouer les apprentis
sorciers face à des phénomènes complexes aux interactions mal connues. Ces projets devraient être soumis à l’évaluation de la communauté internationale en particulier du Groupe d’Experts
Intergouvernemental sur le Climat (GIEC). »
Eric Delhaye
Président délégué de CAP21
Source: http://www.cap21.net/articles/10415-climat-geo-ingenierie-apprentis-sorciers.php
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