Du Corexit dans les piscines...
Traduction de l'anglais par Hélios :
EXCLUSIF : Des tests effectués dans la piscine d'une famille malade révèlent la présence de 50,3 ppm (parties par millions) de Corexit 2 -butoxyethanol – à seulement une heure au nord de Tampa- ( rapport de laboratoire inclus)
30 août 2010
Crédit exclusif : FloridaOilSpillLaw.com
« Ça tourbillonne toujours dans nos têtes », a déclaré Barbara Schebler d'Homosassa, Floride, qui a reçu vendredi dernier le résultat des tests pour l'eau de la piscine familiale, indiquant 50.3 ppm de 2- butoxyethanol, un marqueur pour le dispersant Corexit 9527A utilisé pour désagréger et faire couler le pétrole BP
dans le golfe du Mexique.
Les problèmes ont commencé pour les Schebler quelques semaines après l'explosion du 20 avril. « Notre
premier indice a été les rougeurs début mai. Ni mon mari, ni moi n'avons pu nous en débarasser et nous avons dû demander une crème à notre
médecin », « je n'ai jamais eu de rougeurs durant ma vie » fait remarquer M.Schebler.
Puis « le 23 juillet, Warren, mon mari, a tondu la pelouse et il faisait si chaud qu'il est allé dans la piscine pour se rafraîchir. L'après-midi il avait une forte diarrhée et une urine très foncée. Cela a duré environ
deux jours ».
Au départ, ils ont conclu que c'était dû à la chaleur. La semaine suivante, M. Schebler a tondu à
nouveau la pelouse, s'est baigné dans la piscine et il s'est plaint des mêmes symptômes.
Soupçonnant que la piscine pouvait être en cause, la famille a décidé de faire tester l'eau. « Nous avons un jeune de 15 ans et nous nous devons de le faire vivre dans un environnement propre et sain », déclare Mme
Schebler.
Les Schebler sont allés voir Robert Naman, un chimiste de Mobile, qui a effectué plusieurs tests (1,2,3) pour la chaîne WKRG, également
de Mobile.
« Warren a recueilli un échantillon d'eau du filtre de la piscine le 17 août... Il a emballé l'échantillon selon les indications de M. Naman et l'a envoyé au laboratoire de Mobile ce même jour. » dit-elle.
M.Naman a communiqué les résultats par téléphone le 27 août à 11 h. Une copie a ensuite été envoyée par
courriel aux Schebler.
« Naman nous a dit que l'eau de notre piscine contenait 50.3 ppm du marqueur 2-butoxyethanol pour
Corexit », selon Mme Schebler. Les tests sur l'arsenic étaient dosés à moins de 0.02 ppm.
En juillet, une
lettre de quatre scientifiques de haut niveau spécifiait que «le Corexit 9527A contient le 2-BTE (2-butoxyethanol), un solvant toxique
qui rompt les cellules des globules rouges, entraînant des hémolyses (saignements) et des dommages au foie et aux reins. (Johanson
et Bowman, 1991, Nalco 2010) »
La notice fournie par Nalco, le fabricant du Corexit 9527A avertit « nocif si absorbé par la peau. Peut
être nocif en cas d'ingestion. Peut entraîner des effets/dommages au foie et aux reins. Peut irriter l'appareil gastro-intestinal
»
La « forte diarrhée et l'urine très foncée » de M. Schebler semblent indiquer une irritation de l'appareil gastro-intestinal.
Le responsable de presse chez BP Daren Beaudo a publié une déclaration le 28 août, « le dossier de l'Unified Command indique que la dernière date d'utilisation du Corexit 9527 remonte au 22 mai, près de trois mois
avant le prélèvement des échantillons dans la piscine.»
Pourtant le rapport Schebler est le deuxième dans les dix derniers jours qui rapporte la découverte du
marqueur Corexit 9527A près du golfe. On l'a également trouvé près de la frontière de la Floride à Cotton Bayou, Alabama, à un quart du
niveau de celui d'Homosassa, Floride. Un passage de WKRG du 19 août montrait un échantillon d'eau «récolté à l'intérieur des terres qui a
révélé 13.3 ppm du dispersant Corexit. »
La question reste, comment ce produit chimique a trouvé son chemin vers la piscine des Schebler à une
telle concentration ?
« La nuit nous entendions des avions volant très bas et même des hélicoptères. Nous pensions qu'ils allaient faire des dépannages dans le golfe » et Mme Schebler ajouta qu'on lui ait dit que « les vents dominants
venant du golfe viennent de l'est – et quand ils vaporisent par voie aérienne – nous sommes droit dans le courant de ces vents ». Elle a
également noté que « nous avons eu beaucoup de pluie ici avant que mon mari soit malade et nous nous demandions ce qu'il se passait...
Nous avons eu des averses quotidiennes en Juillet ».
Il n'y a pas de moyen d'être sûr à ce stade. Même si elle a déclaré que « des amis à quelques kilomètres de là...ont une situation semblable. Ils pensent maintenant à faire analyser leur eau. »
Des toxicologues discutent des dispersants qu'on rencontre sur les terres (vidéo Youtube)
Pour ce qui est du bien-être physique actuel de la famille, « Nous avons toujours des rougeurs tous les
deux qui ne disparaitront pas si nous arrêtons la crème donnée par notre médecin. Warren souffre toujours de diarrhée – cela ne lui est
jamais arrivé à cette fréquence auparavant ».
Mais le traumatisme n'est pas que physique. Voici les réponses des Schebler quand on les interroge sur
leur situation actuelle chez eux et dans leur région :
« Nous avons parlé à un certain nombre de mères et de pères hier soir (27 août). La plupart n'ont même pas entendu parler du Corexit.
Mais pour la plupart des parents ayant de jeunes enfants, ils se sont sentis concernés. »
« Certains des voisins à qui nous avons parlé étaient plus préoccupés par la valeur des maisons que par la pollution.
»
« Nous espérons que quelqu'un va venir prélever davantage d'échantillons, on nous a dit que nous ne devrions pas consommer n'importe
quoi venant de l'extérieur, car tout est probablement contaminé. Il semble que nous sommes les premiers à faire une enquête, nous sommes sûrs que tous nos
voisins sur cette côte auront le même résultat. »
« Nous sommes désemparés. Nous aimerions plus de tests. Nous avons contacté quelques personnes, pensant qu'elles pourraient nous dire où
aller, mais nous n'avons toujours pas reçu de conseils. Nous ne sommes pas encore capables de saisir ce que cela signifie. »
« Nous pensons que c'est un horrible environnement pour vivre et franchement nous voudrions quitter la région. Nous croyons que si cette
substance se trouve dans notre piscine, elle peut aussi bien être dans l'air, surtout à cause des rougeurs qui sont toujours soignées. Nous ne sommes pas sûrs
que cela va pénétrer dans les eaux souterraines ou si ça n'y est pas déjà. Nous avons le sentiment que d'autres ont besoin de savoir que si c'est dans notre jardin, ça l'est
certainement dans les jardins des autres. »
« Où partir ? Nous ne savons pas »
D'autres réponses données par les Schebler :
. Un ami nous a dit il y a quelques mois que la centrale nucléaire située à moins de 15 miles au nord
surveille en permanence les panaches sous-marins, parce qu'ils pourraient fermer la centrale.
. Warren nettoie l'entourage autour de la piscine avec une laveuse à pression, sans aucun produits
chimiques. Nous n'avons jamais utilisé ou même acheté du « Simple Green » (qui contient du 2-butoxyéthanol)
. Nous avons été stupéfaits de voir notre beau lys rouge devenir blanc-jaune et mourir (vers la fin
juin). La plante a continué à donner des fleurs malades ensuite qui allaient mourir sur pied. Nous n'avons jamais vu une fleur rouge changer
de couleur. Les plantes ont trois ans. Fait curieux, nous aurions dû prendre des photos, mais nous ne l'avons pas
fait....
. Un de nos chiens a eu une diarrhée sévère pendant une semaine (début mai). Les voisins ont rapporté
des choses similaires.
Informations supplémentaires sur l'usage des dispersants :
Déclaration de Daren Beaudo, responsable de presse à BP le 28 août à propos de l'utilisation des
dispersants : « Le dernier dispersant a été utilisé le 19 juillet... L'Unified Command n'a plus utilisé de dispersants depuis lors.
»
Le fait que l'Unified Command déclare ne plus utiliser de dispersant depuis le 19 juillet, ne signifie
pas que l'usage de tous les dispersants ait pris fin. Comme l'a révélé le Capitaine Keith Seilhan de Mobile la semaine dernière, « Nous
n'utilisons pas de dispersants et n'en avons pas utilisé depuis un certain temps »... Mais quand on lui demande si les entreprises qui
opèrent dans les eaux de l'état pourraient le faire, il a dit qu'il ne pouvait pas en être certain. « Nous avons beaucoup
d'entreprises, mais aucune ne doit les utiliser ».
Pourquoi les dispersants seraient-ils toujours en usage ? Regardez l'article d'aujourd'hui dans le Journal des Nouvelles de Pensacola, qui rapporte des documents
montrant des tonnes de pétrole immergé ramené à pleins seaux de la côte de Pensacola – Le gouvernement fédéral et BP nient
toujours.
Le 28 août : dans les terres, des fonctionnaires de la ville trouvent 66 ppm du dispersant Corexit près
de la frontière Floride/Alabama (plus d'infos)
Le 25 août : 13.3 ppm de Corexit trouvé dans les terres, près de la frontière de la Floride – les
chimistes disent que les tests montrent « un solvant toxique » 2-butoxyéthano qui DÉTRUIT les globules rouges (vidéo et photos)
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