Climat: pas de formule magique d'ingénierie contre le réchauffement !
LIMA - Des scientifiques réunis à Lima pour discuter d'options de géo-ingénierie contre le réchauffement climatique,
comme rendre les nuages plus brillants pour réfléchir les rayons du soleil, ont averti qu'il n'existe pas de formule magique entre des options au stade d'étude.
Il est clair qu'il n'existe pas une seule option, il n'y a pas de formule magique, et toutes les options doivent être évaluées, a déclaré à la presse
mercredi un des experts, Ottmar Edenhofer, après trois jours de débats à huis clos de spécialistes du Groupe d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec).
Le scientifique allemand, de l'Institut de recherche de Potsdam sur le changement climatique, a souligné que le but des experts est de fournir une
information scientifique, non de formuler des recommandations de politique, ni endosser l'une ou l'autre de ces technologies.
Nous sommes aux étapes initiales d'étude de ces nouvelles technologies (hum
hum...), qui pourraient être utiles, ou pas, pour répondre au changement climatique, a souligné Christopher Field, de l'Institution Carnegie pour la Science (Etats
Unis).
Les études, a-t-il ajouté, visent en particulier à évaluer l'impact que pourrait avoir cette géo-ingénierie sur le climat, les océans, les hommes, les
systèmes terrestres et les mentalités.
Parmi les options discutées figurent des technologies complexes, comme changer le brillant des nuages pour réfléchir les rayons du soleil, mais aussi
d'autres toutes simples comme planter des arbres, a souligné Field.
La vaporisation de particules aerosol dans les couches hautes de l'atmopshère et de la stratosphère pour abaisser les
radiations solaires, ou la capture et le stockage de quantités de dioxyde de carbone dans des sites géologiques donnés, ont été d'autres options discutées, ont indiqué Edenhofer et le
physicien de l'environnement Thomas Stocker, co-président du Giec.
Les experts de l'ONU accordent un interêt renouvelé à la géo-ingénierie, alors que les négociations climatiques en cours
sous l'égide de l'ONU, ne progressent guère.
La reflexion sur la géo-ingénierie suscite pourtant de fortes critiques, liées au risques d'effets secondaires néfastes et imprévus.
La réunion de Lima a été interpellée par des ONG, qui ont dénoncé dans la géo-ingénierie une manipulation delibérée de grands pans de la planète, un éventail
de fausses solutions susceptibles de créer de nouveaux problèmes environnementaux.
C'est une approche à hauts risques, avec un grand impact, et un potentiel d'usage militaire et hostile sur les populations, de
la part de ceux qui contrôlent ces technologies, a ajouté dans un communiqué l'ETC Group, ONG nord-américaine spécialisée sur les thèmes de technologie, et l'association écologiste
péruvienne Andes.
Le résultat des discussions de Lima seront analysées et intégrées au 5e rapport d'évaluation du Giec prévu pour 2012, a précisé le ministère péruvien des
Affaires étrangères, qui a accueilli la réunion.
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