Climat : Des études qui sentent le soufre (3)
(dans la langue de bois...)
L'augmentation du nombre d'aérosols dans l'atmosphère a compensé en partie le réchauffement climatique
L’augmentation récente du nombre d’aérosols dans la haute atmosphère a compensé d’environ un tiers le réchauffement climatique dû au dioxyde de carbone (CO2)
observé ces 10 dernières années, selon les résultats d’une étude américaine menée par l’agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA) et publiée en juillet 2011 dans la revue en ligne
Science.
Dans la stratosphère, couche de l’atmosphère située à quelques dizaines de kilomètres d’altitude, des particules en suspension (également appelées « aérosols
») réfléchissent les rayons du soleil vers l’espace, rafraichissant ainsi légèrement la surface de la Terre. « Depuis les années 2000, les aérosols stratosphériques
ont ralenti le réchauffement climatique, comparé à ce qui aurait été observé sans eux » explique John Daniel, chercheur à la NOAA et co-auteur de l’étude.
Le projet s’est focalisé sur ces 10 dernières années, période durant laquelle aucune éruption volcanique majeure qui puisse
influencer sensiblement les quantités d’aérosols dans la stratosphère ne s’est produite. Les chercheurs ont analysé des données obtenues par des sources indépendantes (mesures
satellitaires et depuis différents instruments au sol) et ont mis en évidence une augmentation significative des aérosols durant cette
décennie.
« L’augmentation très rapide des quantités d’aérosols est surprenante » poursuit J. Daniel. « Elles ont presque doublé en 10 ans, ce qui entraîne un refroidissement de 0.1 Watts/m², assez pour compenser une partie du réchauffement de 0.28 Watts/m² dû au CO2. »
L’augmentation des aérosols depuis 2000 n’est pas encore entièrement expliquée. Des raisons naturelles (petites éruptions volcaniques) tout comme les
activités humaines sont suspectées.
Les recherches visant à mieux comprendre l’impact de ces particules sur le réchauffement climatique se sont appuyées sur des modèles numériques du climat.
Elles attestent que la prise en compte par les modèles des aérosols stratosphériques et des fluctuations de leur quantité est essentielle. Les variations futures de température à la surface du
globe dépendront des aérosols présents dans la stratosphère. Le réchauffement dû aux gaz à effet de serre et aux aérosols pour la décennie à venir peut varier du simple au double, selon que les
aérosols continuent d’augmenter au même rythme que ces 10 dernières années, ou s’ils diminuent à des niveaux très bas comme en 1960.
« Si la hausse des concentrations d’aérosols perdure, les températures augmenteront moins vite qu’attendu » selon
Ellsworth Dutton, également co-auteur de cette étude. « A l’inverse, si leur niveau diminue, les températures augmenteront plus vite. » Les quantités
d’aérosols présentent une grande variabilité d’une décennie à l’autre, même en l’absence d’éruption volcanique majeure.
Finalement, en intégrant les fluctuations des aérosols stratosphériques, les modèles climatiques seront en mesure de donner non seulement de meilleures
estimations du changement climatique futur, mais aussi une meilleure explication des changements climatiques passés.
Merci à Thrashy pour l'info
Source: http://france.meteofrance.com/france/actu/actu?document_id=25814&portlet_id=78817
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